|
||
|
||
De quelle typographie parle-t-on dans la liste Typographie ? Il
n’y a pas d’ordre du jour : une liste de diffusion est faite de ceux
qui la composent, et reflète leurs centre d’intérêts.
Les débats naissent du hasard, ou de l’envie de tel contributeur
d’aborder un sujet, de voir un point s’éclaircir à ses
yeux (ou de polémiquer por le simple plaisir de le faire : ça
arrive ;-)). Comme le mot «typographie» a plusieurs sens
- de la création des lettres jusqu’au montage des pages, en passant
les choix de maquette (en publicité, une « typo »
désigne même la police de caractère elle-même
!) - je serais tenté de dire qu’on y parle de tout. La liste est en effet connue pour avoir été un lieu mémorable de débats. Pouvez-vous nous en donner quelques exemples... Quelques souvenirs marquants : un cahier
des charges pour un logiciel « idéal » de mise
en pages (le document final existe, et est disponible sur le Web), l’usage
et le mésusage des petites capitales, la taille des exposants
dans la composition des sciences, les problèmes posés
par l’évolution de l’encodage des polices (autour d’Unicode et
d’OpenType), les avantages et inconvénients de PostScript par
rapport à TrueType, l’origine de l’arobace (un débat récurrent
!), l’émergence des « e-livres », l’histoire des
familles de caractères, la différence entre une lettre
et un glyphe (lequel est le dessin de cette lettre, si j’ai bien compris)... Considéreriez-vous cette liste comme tout public ou réservé à un public averti ? Il est difficile de savoir ce que pensent et qui sont
les lecteurs « passifs » (une majorité, comme sur
toute les listes de diffusion et de débat), mais il est rare
que des questions restent sans réponse : c’est à la fois
un lieu de débat et un lieu d’apprentissage. La liste Typographie
regroupe des gens venus d’horizons très divers : des professionnels,
des amateurs éclairés, des débutants. On y trouve
des enseignants à l’école primaire, des dessinateurs de
police, des profs de math, des maquettistes, etc. mais nous avons tous
en en commun, bien sûr, l’amour de la chose imprimée. Changeons de sujet, qui est Alain Hurtig ? Un typographe autodidacte, et un maquettiste exé.
Formé au journalisme et au secrétariat de rédaction,
je me suis lancé dans la mise en pages de livres en 1987 : nous
étions des pionniers ! J’ai appris, lentement et sur le tas,
et j’ai exercé bien des métiers des arts graphiques, du
catalogue de supermarché au flashage. Mon activité dans
le livre est actuellement réduite à mes loisirs (le marché,
en France, est très restreint) et se voit surtout sur mon site
Web, où « j’expose » mes travaux personnels... Vous êtes un utilisateur de caractères ? Avez-vous été tenté par la création ? Je n’ai jamais vraiment créé de police
de caractères : sans doute suis-je trop mauvais dessinateur !
Je me contente de rajouter des ligatures lorsqu’elles manquent, de retravailler
les approches, de bricoler les accents si c’est nécessaire. Mais
je suis passionné par la forme des lettres, amoureux d’elles
: en typographie, le « pied de la lettre » n’est pas une
vaine expression ;-). Vous semblez éprouver une affection particulière pour le Baskerville ? Vous aviez remarqué ? :-))). Mais les quelques pages Web que je lui ai consacré sont loin d’épuiser le sujet, et ne parviennent pas à dire l’immense plaisir qu’on a en travaillant en baskerville !
|
||||||||||||