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Phil Baines

 

[Décembre 2006]
“Mais il y a des choses à voir à pied
à peu près partout.”

Phil Baines

Public Lettering
Public Lettering

Pouvez-vous presenter le concept du site Public Lettering ?

Par ‘public lettering’ (lettrage public), je veux simplement parler de lettrage extérieur ou dans des endroits publics. Et j’utilise le terme ‘lettrage’ délibérément car la plupart de ces lettres ne sont pas typographiques. J’ai commencé à photographié des exemples autour de moi vers 1992 comme une tâche de fond, pour un projet que je menais au Cal Arts. Plus tard, j’ai acheté mon propre appareil de photo et j’en ai profité pour adopter une attitude plus régulière. Mais quand même pas aussi systématiquement que pour un projet de recherche ; c’était plus une façon intéressante de passer le temps quand je visitais les villes de différents pays.

Quelques années plus tard, alors que Catherine [Dixon] travaillait à son doctorat au Central Saint Martins College, elle a commencé à photographier des choses similaires. Plus nous prenions des photos et discutions ensemble, plus il nous apparaissait intelligent de rapprocher nos projets.

The British Library, Public LetteringLa ballade elle-même a d’abord évolué au milieu des années 1990 afin de se rapprocher du projet que j’avais élaboré à CalArts, mais cette fois, il s’agissait de voir les lettres in situ. La promenade avec mes étudiants partait de Sainsbury Wing jusqu’à l’école; puis plus tard pour varier un peu, de la British Library jusqu’à l’école. Les deux trajets ont été fusionnés en 1997 et fait l’objet d’un leaflet de quatre pages pour les délégués de la Conférence ATypI qui se tenait cette année là en Angleterre.

Le feedback fut excellent. Après de nouvelles discussions avec Catherine, j’ai commencé à écriture quelques papiers sur le sujet, en commençant par un article pour le n°34 de la revue Eye (sur la signalisation routière et autoroutière en Angleterre dans les années 1957 à 1964). Peu après, trois étudiants, Jack Schulze, George Agnelli et Matt Hyde me demandèrent s’ils pourraient transformer la ballade en site internet. Pour différentes raisons, ils ne firent pas le site quand ils étaient étudiants, mais nous le firent après leur départ.

D’où vient l’idée ?

Dans une large mesure, la plupart de nos idées viennent, académiquement tout du moins, des pensées exprimées par les premières personnes à traiter du sujet : Alan Bartram, Nicolete Gray et James Mosley. Ils se concentraient sur l’histoire et étudiaient l’évolution de la forme des lettres en Angleterre. Je pense que nous sommes conscients d’avoir enregistré et enrichi ce qu’ils avaient déjà classé, même si notre approche fut plus large et peut-être plus éclectique.

The Coliseum, Public LetteringComment avez-vous sélectionné les éléments présentés sur le site ?

Lors de l’élaboration du plan d’origine, certains elements incontournables préexistaient: le Coliseum, la Sainsbury Wing de la National Gallery ou encore la porte d’entrée de la British Library. Il s’agissait ensuite de trouver un trajet intéressant pour les relier. La ballade est conçue pour assurer un équilibre dans les choses à voir, le type de rues est également important dans la mesure où elles montre différents aspects de l’histoire de Londres.

Quels sont vos lieux preférés ?

La St Martin’s Schools, les escaliers de l’aile Sainsbury de la National Gallery et le portail de la British Library.

Pensez-vous que ce type de projet peut-être mené dans une autre ville que Londres ? Vous pensez refaire ce projet dans une autre ville ?

Il pourrait être réalisé dans de nombreuses villes : Bath en Angleterre ou Edinburgh à Ecosse sont des candidats évidents. Mais il y a des choses à voir à pied à peu près partout.

Image by Richard KeglerCette année la conference de l’ATypI s’est tenue à Lisbonne, et parce que Catherine et moi-même avions déjà fait de nombreux séjours à Lisbonne ces trois dernières années pour documenter des sites photographié par Nicolette Gray dans les années 1960, on nous a demandé d’organiser une promenade. Environ 80 délégués sont venus avec nous et nous avons pu discuter des changements observés ces 40 dernières années ainsi que des circonstances qui permettent la survie de tant de lettrage ici.