Planète typographie MyFonts
Manuale typographicum

es Humanes s’inspirent des premiers caractères d’imprimerie romains jamais créés : ceux du Franco-Vénitien Nicolas Jenson à la fin du XVe siècle. Les principales caractéristiques de cette famille sont :

  • faible taille des minuscules par rapport aux capitales,
  • axe nettement incliné vers l’arrière,
  • faible contraste entre pleins et déliés,
  • empattements épais,
  • et élément facile à identifier : traverse oblique du ’e’.

    Centaur
    Exemple : Centaur (1914), un caractère directement inspiré du Jenson

Les Garaldes sont historiquement cousines des Humanes (elles furent d’un usage courant en Europe du début du XVIe siècle jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe) mais :

  • le contraste de taille entre les minuscules et les capitales s’est adouci,
  • les caractères semblent s’incliner vers la gauche,
  • le contraste entre pleins et déliés devient perceptible,
  • le ’e’ s’est redressé.

La terminologie de Garalde vient de la fusion entre les noms de Garamond, graveur de caractères français de François Ier et d’Alde Manuce, célèbre imprimeur vénitien du début du siècle (le XVIe bien sûr !).

Garamond
Exemple : Garamond, le caractère typographique français par excellence


Les Réales sont difficiles à caractériser étant ce que les anglo-saxons appellent des caractères de transition entre la tradition typographique de la Renaissance et la tradition typographique moderne.

  • elles ont un caractère vertical plus affirmé que les Garaldes,
  • le contraste entre pleins et déliés est désormais très clair,
  • les empattements sont plus horizontaux.

Cette catégorie tient son nom du Romain du Roi, archétype de la famille, que Grandjean dessina dans une perspective rationaliste pour le compte de l’Imprimerie Royale (de Louis XIV).

Baskerville
Exemple : Baskerville, un classique de la typographie anglaise qui servit à imprimer la première version de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.


Précurseurs de la Révolution industrielle, les Didones sont elles en revanche très faciles à identifier de par :

  • le très fort contraste entre pleins et déliés,
  • le caractère horizontal et filiforme des empattements,
  • la parfaite verticalité de l’axe des lettres,
  • et donc de leur très digne rigidité.

Cette famille tient son nom de la combinaison des noms de ses deux grands " inventeurs " : le Français Firmin Didot et l’Italien Gianbattista Bodoni.

Bodoni
Exemple : Bodoni (1770), un caractère italien très classique.

Autres caractères de transition, les Mécanes de transition, font la jonction entre le classicisme des Didones et la rusticité des Mécanes. Elles se caractérisent par :

  • un moins faible contraste pleins déliés,
  • une plus grande robustesse,
  • et une perte substantielle de de grâce.

    Chelternham
    Exemple : Cheltenham (1896), un classique de la typographie américaine de la fin du XIXe.

Les Mécanes sont les enfants de la Révolution Industrielle, victorienne d’abord, américaine ensuite. Utilisées pour les premières affiches, elles sont caractérisées par :

  • un contraste pleins/déliés quasi inexistant,
  • des empattements solidement charpentés quasi rectangulaires,
  • et une prise de poids substantielle.

    Memphis
    Exemple : Memphis (1929), un caractère industriel très lisible